Col de l'utérus

Les facteurs environnementaux

Le cancer du col de l'utérus est principalement causé par l'infection au papillomavirus humain (HPV). Découvrez les facteurs de risque environnementaux et constitutionnels, dont le rôle crucial des infections sexuellement transmissibles, du tabagisme et de l'immunité dans la progression de cette maladie.

La découverte de l’infection à papillomavirus

Un prix nobel de médecine & de physiologie en 2008

Une des plus importantes découvertes scientifiques de ces 40 dernières années a été de démontrer le lien de causalité entre l’infection à papillomavirus humain (HPV) et le cancer du col de l’utérus. 

Cette découverte résulte des recherches du chercheur allemand, Prix Nobel en 2008, Harald zur Hausen et de son groupe. Ces chercheurs ont clairement montré que les HPV de génotype 16 étaient présents dans les tissus en cas de cancer du col utérin. 

L’ampleur du problème

À travers le monde, le nombre de personnes infectées par un HPV est estimé à environ 660 millions. 

80% des personnes seront porteuses d’un HPV dans les deux à quatre premières années de leur vie sexuelle, 90% l’élimineront grâce à leur système immunitaire et 10% le garderont (HPV persistant). 

L’implication des HPV et en particulier de ceux à haut risque oncogène (HPV-HR) est retrouvée dans de nombreux cancers : col de l’utérus, vagin, vulve et dans les deux sexes, anus et oropharynx (amygdale et langue). 

Parmi ces cancers, les lésions gynécologiques sont les plus fréquentes et le rôle pathogène des HPV à haut risque est aujourd’hui acquis dans la quasi-totalité des carcinomes épidermoïdes du col de l’utérus ou vulvaires, ainsi que dans 30% des cancers ORL et 90% de ceux de l’anus.


Papilloma virus humain (HPV) 

De très nombreux types de papillomavirus

Ils appartiennent à la famille des Papillomaviridæ, composée de plus de 200 génotypes différents. 

Ces virus ne sont pas cultivables. 

Environ 80 d’entre eux sont spécifiques à l'homme et dénommés « HPV » (Human Papillomavirus).

Les HPV à tropisme pour les muqueuses ano-génitales

L’implication des différents sérotypes dans la pathogénie du cancer du col est variable : 

  • Les HPV 16, 33 et 18 sont les plus fréquents des HPV oncogènes. 
  • Les HPV 6 et 11 causent les condylomes vénériens (verrues génitales) mais ont un très faible potentiel cancérogène. 

Les HPV à tropisme cutané

Certains génotypes peuvent être à l'origine de lésions bénignes (verrues).

À la suite d’un micro-traumatisme impliquant une micro-abrasion de la peau ou des muqueuses

Le virus HPV infecte les cellules germinales de la couche basale des épithéliums majoritairement malpighiens (cutanés ou muqueux).


L’infection à HPV touche les adolescentes et affecte les adultes

Le mode de transmission

Ce sont des virus strictement humains et sont donc uniquement transmis d’individu à individu, par contact cutané ou muqueux. 

Du fait que ces virus ne sont pas enveloppés, ils conservent leur pouvoir infectieux dans le milieu extérieur. De ce fait, une contamination indirecte par l’intermédiaire d’objets souillés est ainsi possible. Ceci explique que l’utilisation du préservatif ne protège que partiellement contre l’infection à HPV…

C’est un marqueur de la sexualité 

Elle survient généralement dans les toutes premières années suivant l’entrée dans la vie sexuelle

L’infection HPV est l’infection sexuellement transmissible la plus commune chez la jeune fille. On estime que 80 % des jeunes filles seront infectées dans les 3 à 4 années suivant les premiers rapports sexuels. L’infection HPV survient rapidement après les premiers rapports : 46 % des jeunes filles n’ayant qu’un seul partenaire déclaré sont infectées dans les 3 ans. C’est donc une sorte de “marqueur de sexualité” car 80 % des personnes sexuellement actives seront infectées par HPV au cours de leur vie.

Aussi chez l’homme

L’infection à HPV est très fréquente aussi chez les hommes. Elle peut toucher le pénis, le scrotum et l’anus. En cas d’infection latente, le dépistage ne s’impose pas de manière formelle car il ne change rien, ni à l’évolution naturelle des lésions chez la femme, ni au risque de récidive de la maladie. 

Le type d’infection

L’infection transitoire à HPV

Il n’y a pas de signe ou de symptôme d’infection, de telle sorte que vous pouvez très bien ne jamais savoir que vous êtes infectée ! C’est le cas le plus fréquent. 

L’élimination naturelle des HPV 

Le délai moyen que met l’organisme pour éliminer spontanément le virus HPV est d’un an. Seules 10% des femmes auront un HPV-HR persistant qui pourra entrainer des lésions précancéreuses. 

L’élimination est plus lente en cas d’immunité défaillante (immunodépression) et en cas d’HPV à haut risque. L’élimination est plus rapide chez l’adolescente. 

Une infection persistante à HPV

Dans cette situation, les cellules du col de l’utérus infectées par le virus HPV montrent des changements microscopiques. Ces cellules sont appelées, koïlocytes. Elles contiennent, chacune, de 50 à 150 virions. 

Ces anomalies peuvent être décelées à l’aide de frottis cervicaux qui examinent un échantillon des cellules. 

Dépendant du type de virus, l’infection peut évoluer vers l’un ou l’autre des deux extrêmes suivants : 

  1. Les cellules du col anormales disparaissent spontanément, c’est-à-dire que l’infection devient inactive et ne pose plus de problèmes pour la santé. 
  2. Les cellules cervicales anormales sous l’influence du virus HPV se transforment lentement, mutent et se cancérisent. 

Le virus HPV16, retrouvé dans près de 60 % de cas, est plutôt associé à un cancer de type épidermoïde. 

Le virus HPV18, détecté dans près de 15 % des cas, est lui associé dans plus de 50 % des cas à un adénocarcinome. 

Une infection persistante est nécessaire pour une progression vers le cancer

La probabilité d’élimination spontanée des virus dépend de la durée de l’infection. Plus longue est la persistance du virus dans les tissus du col de l’utérus, moindre est la probabilité d’une élimination spontanée. 

Les infections à HPV détectées chez les femmes âgées de plus de 30 ans persistent plus longtemps que celles des femmes plus jeunes et sont donc plus à risque. 

Si l’infection à HPV oncogène persiste plus de 2 ans, le risque de lésion de haut grade est de l’ordre de 40 à 50 %. 

L’HPV à haut risque peut alors modifier le matériel génétique de la cellule infectée et entraîner des mutations. Dans ce cas, les cellules mutées peuvent évoluer vers une néoplasie cervicale intra-épithéliale ou CIN. 

Il s’agit, soit de CIN1 de bas grade ou de CIN2 qui régressent spontanément dans 30 à 60 % des cas, selon les études soit, dans environ 15 % des cas, des lésions de haut grade, CIN3. 

Il faut souligner la latence considérable entre l’infection par le HPV et l’éventuelle apparition d’un cancer car selon les études épidémiologiques, le pic de fréquence de l’infection virale est à 20 ans et l’apparition du cancer du col est au-delà de 40 ans.


HPV à faible et haut risque

 HPV à faible risque  HPV à haut risque
Sérotypes 6, 11 – 90 % des cas
Autres 40, 42,43, 44, 54, 61, 70, 72, 81
Sérotypes : 16, 18, 31, 33, 45 – 80 % des cas
Autres 35, 39, 51, 52, 56, 58, 59, 68, 73, 82, 26,   53, 66
HPV-6 ou HPV 11
Infection ~21 ans
HPV-16 et HPV-18
Infection < 20 ans
Lésions de type condylome
Lésions de bas grade
Lésions de bas grade
Évolution possible vers des lésions de haut grade   ou d’un cancer
Contact sexuel et non sexuel Contact sexuel
Lésions : 2 à 6 mois CIN3 : 1 à 5 ans
Cancer : 15 à 20 ans après
Contagieux Faiblement contagieux

Ce que l’on sait maintenant

L’infection à papillomavirus humains

Elle est habituellement transitoire car le virus est le plus souvent supprimé par le système immunitaire en quelques mois ou années.

Lorsque l’HPV n’est pas éliminé par le système immunitaire, l’infection peut persister et se traduire par des lésions des tissus du col de l’utérus. Ces lésions plus graves peuvent être de nature précancéreuse. Il s’agit de néoplasies cervicales intra-épithéliales CIN 2 et CIN 3 ou de lésions de haut grade.

Ces lésions peuvent régresser spontanément, persister ou évoluer vers un cancer du col de l’utérus dans un délai de quelques à plusieurs dizaines d’années.

L’infection à papillomavirus humains est une infection sexuellement transmissible (IST)

C’est l’IST la plus fréquente. La plupart des femmes dès le début de leur activité sexuelle en sont porteuses.

Cette infection se propage par contacts cutanés ou muqueux même lors de rapports protégés.

Certains facteurs favorisent la persistance de l’infection par papillomavirus humain à haut risque oncogène, entre autres :

  • Le tabagisme
  • L’existence d’autres infections génitales
  • L’existence d’un déficit immunitaire acquis (VIH, traitements immunosuppresseurs)
  • L’exposition in utero au diethylstilbestrol

Faut-il avoir des rapports protégés ?

Les recommandations générales, quant à l’usage des préservatifs, restent valables.  

La petite taille du papillomavirus (55 nm) lui permet de traverser la barrière physique en latex ou en polyuréthane du préservatif, mais surtout le virus est également présent sur toute la zone génitale et pas seulement au niveau des muqueuses. Il n’y a donc nullement besoin de pénétration pour que le virus HPV se transmette.


Le tabagisme

Le tabac augmente très fortement le risque de développer un cancer du col de l’utérus lors de l’infection à HPV-HR par affaiblissement du système immunitaire. C’est devenu, en quelques années, le facteur de risque le plus important.


Les infections sexuellement transmissibles

Par les chlamydias

Les infections génitales à chlamydia sont à l’origine d’infections gynécologiques. Les symptômes consistent en des pertes blanches (leucorrhées) ainsi que des saignements (ménorragies). 

Cette infection, le plus souvent chronique et se développant à bas bruit peut entraîner des inflammations du col et des trompes utérines. Si cette infection n’est pas traitée, elle peut entraîner une stérilité. Cette bactérie pourrait, selon des chercheurs finlandais, entraîner une augmentation du risque de cancer du col de l’utérus.

Par le virus de l’herpes 2 (VHS 2) 

Les femmes qui sont à la fois infectées par le HPV et un autre pathogène sexuellement transmissible, comme le Chlamydia trachomatis ou le virus de l’herpès simplex-2 (VHS-2) sont plus susceptibles de développer un cancer du col utérin que les femmes qui ne sont pas co-infectées. 

Une analyse examinant l’effet de l’infection par le VHS-2 dans l’étiologie du cancer invasif du col utérin a montré que parmi les femmes positives au HPV, le VHS-2 était associé à une multiplication par trois du risque de développer un cancer du col utérin. 

Par le VIH 

Les femmes infectées par le VIH sont plus facilement infectées par des types de papillomavirus à risque élevé et risquent davantage de développer des lésions précancéreuses et de les développer plus rapidement que les femmes séronégatives au VIH dans la même catégorie d’âge. Néanmoins, à ce jour, l’ampleur du risque de cancer du col utérin pour ces femmes reste incertain.


Les troubles de l’immunité

Une augmentation du risque est aussi observée chez les malades traitées avec des médicaments diminuant les fonctions du système immunitaire (immunosuppresseurs) et certains médicaments du traitement de la polyarthrite rhumatoïde ; elle-même étant considérée comme un facteur de risque de cancers. 

Le cancer du col de l’utérus est plus fréquent chez les femmes ayant été traitées pour un lymphome, mais aussi un cancer de la sphère ORL ou un cancer de l’anus, cancers HPV induits.

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