Ovaires et trompes

La chimiothérapie conventionnelle

 

LES MOLECULES CONNUES

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LES MONOTHÉRAPIES 

De très nombreux essais thérapeutiques sont en cours en France et dans le monde pour mieux contrôler et guérir le cancer de l’ovaire. Les médicaments suivants font l’objet d’études poussées :

  • L’altrétamine (Hexastat™) est un agent alkylant actif par voie orale en 2 ou 3 prises quotidiennes.
  • La gemcitabine (Gemzar™) est un analogue de la deoxycytidine.
  • L’oxaliplatine (Eloxatine™ et génériques) est un dérivé des sels de platine.
  • La vinorelbine (Navelbine™) est un poison du fuseau actif par voie orale et injectable

LES NOUVEAUX “DOUBLETS”

Les protocoles suivants, associant deux médicaments « doublets », sont en cours d’évaluation clinique. Certains résultats préliminaires semblent confirmer la pertinence de ces associations.

  • Protocole CARTAXHY   = CarboTaxol™ + HYcamtin™ (topotécan)
  • Docétaxel (Taxotère™) + gemcitabine (Gemzar™)
  • Protocole ELOGEM = ELOxatine™ (oxaliplatine) + GEMzar™ (gemcitabine),
  • Gemcitabine (Gemzar™) + Xéloda (oral)

LES “TRIPLETS” 

Ils font appel aussi à des associations de trois médicaments appelées triplets. Des études ont été conduites pour juger de l’efficacité de cette approche et de sa tolérance [(   Carboplatine + Hexastat™ (altrétamine) + Celltop™ (étoposide)],   [Carbo   Taxol™   + Gemzar™ (gemcitabine)].

Globalement, les “triplets” ne font pas mieux que les “doublets” et sont plus toxiques.

 

LE RETOUR DES ANTHRACYCLINES…

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LE CONTEXTE 

DEPUIS de nombreuses années, les anthracyclines avaient disparu des protocoles de chimiothérapie au profit des taxanes.

Deux protocoles (MITO2 et CALYPSO) ont eu pour objectif de comparer l’efficacité et la tolérance de l’association classique du carboplatine avec le Taxol TM  (CarboTaxol) à l’association carboplatine avec la doxorubicine liposomale (Caelyx TM  ).

LES RÉSULTATS 

L’essai MITO 2 

Cet essai a testé les deux protocoles de chimiothérapie, en cycle de 21 jours, chez des patientes en première ligne de traitement.

Les résultats préliminaires ont révélé l’équivalence des deux schémas de traitement mais au prix d’une moindre neurotoxicité, d’un taux faible d’alopécie et de diarrhées.

L’essai CALYPSO 

L’ essai   CALYPSO   (Caelyx™ + carboplatine versus CarboTaxol™ en cycle de 28 jours) a   réalisé par le groupe coopératif GINECO.

La population étudiée était des patientes en rechute tardive après une ou deux lignes de traitement.

Chez ces patientes en rechute, les deux modalités de traitement se sont révélées comparables. Comme dans l’essai MITO 2, la tolérance était meilleure dans le bras avec  anthracycline.

 

LES NOUVELLES MOLECULES

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LE ZK-EPO 

C’est une épothilone, une nouvelle classe de médicaments antitubuline. Ce médicament serait actif sur les cancers résistants aux platines. Son intérêt, par rapport aux autres cytotoxiques disponibles, est en cours d’évaluation. Sa toxicité limitante, comme pour tous les médicaments ayant cette cible, réside dans une neuropathie périphérique.

LA FOSBRETABULINE 

La  fosbrétabuline est un poison du fuseau appartenant à la famille de combretastatine A4. Les résultats obtenus en association avec l’Avastin, en Phase 2, sont encourageants.

LE NAB-PACLITAXEL 

C’est de l’albumine nanoparticulaire liée à du paclitaxel. Cette nouvelle formulation de paclitaxel permettrait d’obtenir des taux de réponse de l’ordre de 50 % sur des tumeurs sensibles aux platines.

D’AUTRES MOLÉCULES 

La lurbinectedine

C’est un analogue synthétique de la trabectedine. Le mécanisme d’action antitumoral est le blocage de la transcription dans les cellules tumorales et les macrophages associés à la tumeur. Les résultats des premières études cliniques sont encourageants.

La sapacitabine

C’est un analogue nucléosidique qui interfère avec la synthèse de l’ADN et provoque la destruction des cellules.

L’association des deux molécules…

Des premiers essais testant l’association de ces deux molécules ont montré une efficacité dans des cancers associés à une mutation familiale portant sur les gènes  BRCA  .

 

LA CHIMIOTHERAPIE INTRAPERITONEALE

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LA META-ANALYSE 

En bref

Cette technique consiste à administrer par perfusion directe dans la cavité péritonéale la chimiothérapie.

Une revue portant sur 9 essais thérapeutiques portant sur un total de 2 119 femmes. 

Elle a montré que cette technique augmentait la survie globale et la survie sans progression dans le cancer avancé de l’ovaire.

Les effets secondaires parfois observés sont digestifs, des douleurs, de la fièvre et un risque plus élevé d’infection.

LA CIPPA

La méthode

La chimiothérapie intrapéritonéale pressurisée en aérosol consiste en une nébulisation d’une chimiothérapie par du dioxyde de carbone (CO2) dans la cavité péritonéale lors d’une cœlioscopie.

L’objectif 

C’est une diffusion plus importante et homogène de la chimiothérapie dans l’espace fermé qu’est la cavité péritonéale.

De plus, l’augmentation de la pression intrapéritonéale pourrait contribuer à augmenter le passage intratumoral de la chimiothérapie.

Ceci pourrait permettre une amélioration de l’efficacité de la chimiothérapie, tout en limitant ses effets secondaires systémiques.

Ce que l’on sait actuellement…

Des études sont en cours pour juger de l’efficacité de l’administration intrapéritonéale de la chimiothérapie. Une étude publiée du groupe de recherche   GOG   ( Gynecologicl Oncology Group)  a montré la pertinence de cette approche par rapport aux traitements conventionnels dans le traitement des cancers de l’ovaire de stade III avec un résidu de moins de 10 mm.

 

Mise à jour 30 mai 2016